Un 14 juillet en feu d'artifice

Un 14 juillet en feu d'artifice

Ce récit est ma version de la journée du 14 juillet raconté précédemment par Rémi

https://www.laileetlacuisse.fr/par-monts-et-par-vaux-pour-une-nuit/


Pour ce 14 juillet férié, le président annonce en amont que les conditions ont l’air vraiment bonnes.

Je suis étonné d’aussi bonnes prévisions au vu des températures élevés qui durent mais je suis preneur au vu du peu de vol réalisé depuis quelques semaines. Les conditions annoncées ont motivés Adrien et un autre Rémi (pyrénéen) de remonter de Vallouise pour tenter un gros cross.

Après un petit Chamrousse du soir le 13 bien sympathique (plus de 3 000 m de plaf) et des plans sur la comète autour de l’apéro, on prévoit un départ du Moucherotte avec tentative de cross sur le Vercors, Chartreuse et Belledonne. Les prévisions avec de l’ouest en altitude ne devraient pas compromettre ce projet.

Notre Rémi ayant un objectif de vol bivouac vers le nord, on se retrouve à 4 à 9h à St Nizier pour commencer la montée à pied. Un peu plus d’une heure d’une bonne montée pour ensuite découvrir ce site, prendre le temps de se préparer, discuter avec les autres pilotes présent, apprendre que ça fait 1h30 que d’autres sont déjà partis (qui a dit que l’on était pas en avance). Au final on se met en l’air vers 11h15.

Adrien est parti le premier et je le suis rapidement, on bascule directement sur les faces est. Ne connaissant pas l'endroit j’espère que les faces est vont marcher aussi tôt (oui on savait que certains étaient passés avant mais jamais sur quand même). Après être monté de 500 m en 10 min rien qu’en suivant la crête sans faire un virage les doutes se sont bien dissipés. Les mouvements de la voile du frangin devant moi me prévient qu’il faut quand même tenir son aile.

Rémi, le notre, nous annonce qu’il fait demi-tour aux 2 Sœurs, pendant que Rémi le pyrénéen a déjà réussi à me doubler par le dessus alors que je suis accéléré depuis que je suis au dessus de la crête.

L’aller se fait entre 2 350 et 2 850 en ligne droite en 1h sans prise de tête à profiter du paysage en croisant des dizaines de voiles.


Vue sur le Grand Veymont et le Mont Aiguille

Demi-tour au Grand Veymont pour le trajet inverse qui prendra environ 1h10, l’ouest se faisant un peu plus sensible, le cheminement étant toujours fait quasiment qu’à l’accélérateur. Heureusement que je n’ai pas suivi Rémi et Adrien qui ont été un peu plus loin après le Grand Veymont car ils me dépassent rapidement pour arriver à bien 10/15 min avant au Moucherotte. Il doit y avoir un petit décalage de voile sur ce secteur.

Le retour est joli aussi

Arrivé au Moucherotte il est temps de refaire un plein avant de tenter la transition au dessus de Grenoble qui est une grande première pour moi. Une montée à 2 650 m et direction le Rachais en ayant le temps de profiter de la vue et observer la suite du parcours.

Il n’est pas encore 13h30, ça va on a pas traîner en route même si on est dans les dernières ailes partant du Vercors. Adrien et Rémi qui sont devant sont sortis facilement au Rachais.

Première traversée de Grenoble pour ma part et c’est quand même impressionnant le survol aussi longtemps de tout ces bâtiments.


Nouvelle transition bien impressionnante

Je raccroche à 1 050 m et le temps de trouver le thermique présent je monte rapidement jusqu’à 2 350 m (c’est pas utile pour la suite du vol mais un + 3 ça ne se quitte pas). A ce moment là, le passage par l’intérieur de la Chartreuse commence à bien me donner envie, Chamechaude semble à porter.

Dans le doute j’avance vers la Dent de Crolles sur la crête autour des 2 200 m (quand on disait que c’était une journée facile) en gardant un passage par Pravouta et l’intérieur de la Chartreuse en tête. J’y fais un passage rapide après le Bec Charvet mais après deux tours au dessus du relief, je vois que je perd du temps. Je repars direct sur les faces est en passant à la Dent et les conditions magiques recommencent. Parti d’en dessous de la Dent, je fini à 2 800 au dessus du Col de Marcieu encore une fois sans virage, à aller tout droit pour essayer de rattraper mon retard.

A ce moment là j’entends le pyrénéen à la radio.

« Quentin j’espère que tu as des bières au frais chez toi puisque là on vient de passer les 100 km, yooooouuuuuhoooouuuuu !!!!!!!!! »

Tiens il est en forme le Rémi, mais lui il est plus loin puisqu’il a déjà demi-tour vers le Granier donc je ne suis pas encore à 100 km. Mais oui bien sur il y a des bières au frais à la maison.

En arrivant vers le Granier il faut faire attention de ne pas trop monter pour ne pas taper la zone aérienne et vu les conditions du jour ça peut aller vite (d’ailleurs un certain nombre de voile semblent ne pas se limiter en altitude).


Vue sur Chambéry depuis le Granier, une prochaine fois pour cette transition

J’ai rarement vu autant de voile partir pour les Bauges mais ce n’est pas l’objectif du jour, je pousse un petit peu vers le Col du Granier avant de faire  demi-tour et me préparer pour la traversée vers Belledonne.

En faisant attention de sortir de la zone aérienne avant de montée je me rend compte au vu des annonces radios que Rémi est bien en avance sur moi pendant qu’Adrien n’a qu’un thermique d’avance car il débute la traversée.

Je réussi à monter 3 300 sur la 2ème crête avant de partir, avec l’ouest en l’air ça devrait permettre d’être tranquille en l’air. Effectivement 15 min plus tard et une arrivée à 1 800 m au St Genix pour une raccroche des plus facile, il est rapidement temps de regarder la suite du vol.

Les conditions sont aussi généreuses en Belledonne, je retrouve Adrien sur le Crêt du Poulet sur lequel ça monte tranquillement jusqu’à 2 800. En remontant la crête on rejoint Nico du club qui  nous accompagnera jusqu’aux 7 Laux .

Début de la remontée de Belledonne

À la station il a fallu aller au Jas du Lièvre pour faire un plaf avant d’aller voir Orionde où les 3200 m à la fin du thermique permettent de profiter de la vue.


Vue au nord à 3 200 m

Vue au sud à 3 200 m

La suite jusqu’au Grand Colon est très facile au vu des plafs atteints mais au sommet c’est le moment de faire un plein avant de faire la dernière fléchette.


Je vois Adrien sous un nuage au dessus du sommet qui à l’air d’être bien haut et j’en sors à 3650 avec le frangin un poil plus haut et plus devant. On avait regardé la veille la possibilité de se poser aux pieds du Vercors pour se rapprocher de la voiture mais rapidement je ne me sens pas de tenter le survol de Grenoble.


Grenoble au retour

Rémi, qui a été plus rapide sur le vol, est déjà posé dans un champ à Champagnier et je me dis que c’est une option pas trop mal avec un accès assez rapide à pied à Échirolles. Je le laisse me guider en radio pour trouver son atéro et assez rapidement je me rend compte que la brise est très bien établie, je recule sans l’accélérateur et avance un peu en poussant. Vu qu’il y a une ligne électrique dans le champ de derrière, je reste sur l’accélérateur pour garder de la marge.

Une fois au sol, il m’a fallu un peu de temps et de distance pour affaler la voile, bien encaisser la chaleur qu’il fait 3 000 m plus bas que 30 min plus tôt, se féliciter avec Rémi de nos premiers 100 km (ok les crêtes aident beaucoup), plier pour descendre vers Échirolles et attendre Adrien qui a pu récupérer la voiture après avoir posé vers Seyssins.

Comme demandé par Rémi, les bières ont été bien fraiches pour fêter ce vol permettant de battre mon record de distance, de durée, d’altitude et prendre le record de la spantik (que je devrais garder vu que plus personne vole dessous :D). Adrien prend de son côté le record de la diamir 2.

Rémi du club ayant pu aller jusqu’à la Pointe Percée pour faire son bivouac, on valide que la journée était belle (sur 4 départs, 4 fois dans les 150 km).

Lien de mon vol

https://parapente.ffvl.fr/cfd/liste/vol/20326652

Lien vol Adrien

https://parapente.ffvl.fr/cfd/liste/vol/20326618

Lien vol Rémi

https://parapente.ffvl.fr/cfd/liste/vol/20326871

Lien vol Rémi Pyrénéen

https://parapente.ffvl.fr/cfd/liste/vol/20326647