Un déclic pour l'efficacité en cross
Depuis des années, j'entends qu'un des points les plus importants de l'efficacité en cross et en compétition est de savoir sélectionner ses thermiques. Je comprenais le principe de base, pourquoi monter dans du +1m/s quand on peut monter dans du +3 mais j'étais bien incapable de l'appliquer correctement. J'ai passé un an à me faire poudrer par un copain en Base 2 alors que j'étais en Lynx ou en Zeolite. Clairement, il y avait un problème.
J'ai cherché à l'origine du problème. Je suis plutôt un profil de pilote qui a peur de vacher. Du coup j'assure tous mes plafs. Globalement, je vache très peu, mais je me limite à des distances plutôt raisonnable et lorsque je vole en groupe avec des copains, je me fais souvent distancer.
J'étais incapable de sélectionner efficacement mes thermiques même en étant convaincu de l'intérêt de ce concept.
Mais voilà le WE de l'ascension, trois jours avec des conditions de vols géniales et surtout un bon déclic:
- Premier jour depuis Chorges, je vole avec les deux copains, Guillaume et Augustin, sous leurs Base 2. Je n'arrive ni à rattraper celui qui est devant, ni à distancer celui de derrière. Le vol est avorté en 140km FAI à cause de rideaux de pluie qui arrivent. Je reste sur ma faim, tant sur le parcours que sur ma prestation. La trace sur XContest. Activez celles de Guillaume et d'Augustin en plus.
- Deuxième jour, on veut finir le triangle de la veille. J'arrive à donner du rythme. Je pousse, les deux premières balises un peu plus loin que les autres en étant devant. Ensuite, Sylvain nous tire avec sa Peak tout en nous distançant sur la traversée des Monges pour la dernière balise. 220km FAI. Deuxième 200kil de ma vie et nouveau record perso dans un parcours bien technique. Un vol fou ! La trace sur XContest. Activez celles d'Augustin et de Sylvain en plus.
- Troisième jour, j'en ai marre des Alpes du Sud, je veux crosser un peu autour de Grenoble sur un parcours plus reposant. Je vise les autoroutes depuis le Moucherotte. Aller-retour jusqu'à la Clusaz. Plus de 260km ! La trace sur XContest. Activez celle de Simon en plus.
Non, il s'est passé quoi là ? Totalement hallucinant, sur aucun de mes cross, je ne dépasse les 21km/h de moyenne et là j'en suis à 27. Durant, ce vol, alors que je me fais le concours d'avoir la meilleur vitesse, je me suis rendu compte que je me pose de plus en plus une question qui change tout: "Est ce que j'en ai besoin ?".
Cette question, toute bête, qui m'est revenue des dizaines de fois durant le vol. Cette question pour moi qui explique l'efficacité que j'ai pu avoir durant ces deux derniers jours.
En cheminement sur les face Est du Vercors tout marche du feu de dieu, est ce que j'ai besoin d'enrouler ? Non, on pousse ! Je repasse au Moucherotte, est ce que j'ai besoin d'enrouler ? Oui, pour arriver le plus haut possible au dessus d'une potentielle couche d'inversion au Saint Eynard. J'arrive sur la crête du Saint Eyn, est ce que j'ai besoin d'enrouler ? Non, on avance ! J’atteins le Granier, est ce que j'ai besoin d'enrouler ? Oui, pour avoir du gaz quand je passerais sous le vent de la Savoyarde. Sylvain exploite un thermique, je passe au même endroit sans le trouver, est ce que j'ai besoin de le chercher ? Non, j'ai du gaz et je trouverais mieux plus loin.
Cette simple question m'a permis de reconnaitre quand je suis dans une situation où j'ai ENVIE d'être plus haut ou que j'ai BESOIN d'être plus haut. Si je m'écoutais, je ferais tous les plafs mais j'ai réussi sur ces derniers jours à me forcer à avancer et à trouver mieux plus loin. Parce qu'au fond, ce dont j'avais besoin, c'était d'avancer vite.
Depuis le temps que j'entends parler de sélection de thermiques, depuis le temps que je n'arrive pas à faire quelques choses de ce concept. J'ai enfin trouver une phrase qui me fait un déclic: "Est ce que j'en ai besoin ?".
Voilà, voilà ! Un petit article pour partager cette réflexion qui j'espère pourrait vous aider vous aussi. Plus qu'à continuer à mettre tout ça en œuvre sur chacun de mes cross.