Découverte de la Croix d'Allant

Samedi 20 juillet, les bons plafonds et le peu de vent annoncés semblent propices pour une bonne journée de vol. Ca semble tellement bon que le club est indécis et se sépare en plusieurs groupes : il y a ceux qui prévoient un gros cross au départ de Bisanne, ceux qui veulent profiter de la navette de Saint-Hilaire et ceux qui veulent prendre un peu plus d’altitude à Chamrousse. Maëva et moi ne sommes convaincus par aucune des options. On n’a pas le niveau pour le cross, peur de la couche d’inversion pour Saint-Hilaire et c’est dans Belledonne que le vent semble le plus présent. Ce sera donc un vol rando pour nous ! On a jeté notre dévolu sur la Croix d’Allant dans le cœur des Bauges. C’est un endroit où on n’a encore jamais volé et même si c’est un peu loin, on a le temps aujourd'hui. J’envoie un message au club des fois que certains veuillent se joindre à nous. Mais comme on s'est décidés au dernier moment, on ne sera que deux pour cette aventure.
Le départ de la randonnée se fait depuis Coudray, près de Jarsy. On se gare un peu en-dessous du hameau parce que les quelques places de parking sont déjà prises. Il faut dire qu’il est déjà midi ! Mais c’est ce qu’on voulait pour un décollage vers 14h30 - 15h. On profite du début de la montée pour repérer les différents prés fauchés qui pourraient nous servir de vache et clairement à cette saison on a le choix. Le reste du parcours se fait sur une piste qui n’a pas d’autre intérêt que d’être à l’ombre. La chaleur est quand même écrasante et on monte plutôt doucement. A travers les arbres, on aperçoit quatre parapentistes déjà en l’air au-dessus de nos têtes. Ils n’ont pas l’air de réussir à s’extraire pour le moment mais ils se maintiennent donc on se dit que c’est de bon augure pour la suite !
Le chemin de randonnée sort de la forêt pour les dernières centaines de mètres. On a enfin la vue sur les sommets alentour. Les Bauges c’est quand même beau ! On se trouve un arbre juste à côté de la croix pour se mettre à l’ombre et pique-niquer puis on prend le temps d’observer les quelques ailes en l’air.

Vers 15h on commence à se préparer pour décoller. Un couple de locaux font les fusibles et nous montrent la voie. Il y a visiblement un thermique légèrement décalé par rapport au décollage mais le reste de la crête, plus au nord, n’a pas l’air d’être porteur aujourd'hui. Maëva décolle en premier, il n'y a plus de trace du thermique mais elle arrive à se maintenir. Je décolle juste après.

On galère une bonne trentaine de minutes au bout de notre crête. On sent que ça a envie de monter mais c’est totalement déstructuré et dès qu’on sort de la zone ça dégueule rapidement. On arrive finalement à s’extraire à 1850m et Maëva se jette en direction de la Dent de Pleuven où on a vu les autres s’extraire beaucoup plus facilement. Je la suis à quelques dizaines de mètres derrière.
En arrivant au sud de la Dent, on traverse une zone bien large où ça monte. Maëva décide de la traverser pour aller chercher autre chose plus à l’ouest où l’on a vu les autres plus tôt tandis que je choisi d’en profiter. C’est beaucoup plus établi et beaucoup plus facile à enrouler ici. Maëva ne trouve rien plus loin et doit faire demi-tour pour retourner dans la zone mais bien plus bas. J’essaie de l’attendre au-dessus avant d’avancer sur la crête. Après avoir gratté un peu, elle finit par ressortir ! Mais ça fait déjà près d’une heure qu’on vole et elle commence à fatiguer, elle a trop peu volé cette année. Elle décide donc d’aller poser alors que je vais tenter de rejoindre le bout de la crête au nord.
Je monte jusqu’à 2200m pour avoir un peu de marge sur les reliefs et me lance sur le cheminement. Alors que je pensais être contré par la brise venant du lac d’Annecy, je me retrouve poussé par du sud ! Tout l’aller se fait assez facilement et je vois un joli cumulus bien haut avec une aile qui enroule un peu avant la Pointe de Banc Plat. Quand j’arrive dans la zone, le thermique est bien là et je monte à plus de 2500m (sans faire le plaf). Je continue un peu jusqu’au bout de la crête pour faire quelques photos avec le lac d’Annecy puis fais demi-tour en espérant que ce ne sera pas trop galère face au vent .

De son côté Maëva a réussi à poser. Elle m’annonce à la radio “J’étais fatiguée, j’ai préféré assurer donc j’ai pris le plus grand champ que j’ai trouvé. Et la brise est présente à partir de 50m sol.” Pour moi le retour se fait plutôt bien, je m’entraine un peu à piloter avec accélérateur et arrières. A un moment, j’aperçois un point blanc au milieu d’un champ en pleine vallée, près d’Ecole. Maëva me confirme que c’est bien elle et effectivement ce n’est même pas une piste d’atterrissage, c’est un aéroport entier sur lequel elle a posé ! Elle n’a plus qu’à faire du stop pour retrouver la voiture, à moins que j’arrive avant elle et que j’aille la récupérer.

Je me sens encore bien en l’air donc je récupère le thermique de la Dent de Pleuven qui est toujours là. Je monte jusqu’à 2450m en surplombant le Mont Trelod (sans faire le plaf toujours…) puis je tente la transition en direction de la Dent d’Arclusaz. J’en profite pour boire, manger et faire quelques photos. Sur la fin de la transition, j’ai l’impression d’arriver trop bas au pied de la crête. Je suis bien 100m en-dessous de tous ceux qui arrivent à raccrocher et vu d’où vient le vent, je me dis qu’il ne va pas y avoir d’appui dynamique là où je suis. Ce serait peut être passé si j’avais fait le plaf avant de partir ou si j’avais fait moins de zig zag à vouloir faire des photos mais de toutes façons c’est fait. Comme j’ai envie de poser à proximité de la voiture même si Maëva m’informe qu’elle vient d’être remontée en stop à ce moment-là, je fais demi-tour en direction de Coudray. J’apprendrai après avoir posé que Adrien et JB étaient juste derrière moi pendant la transition, sur le parcours de leur cross, mais eux ont réussi à raccrocher !

En retournant sous la Croix d’Allant, ça a l’air de porter un peu alors je grapille quelques minutes de vol les pieds dans les arbres. J’en profite pour repérer les potentiels terrains pour vacher puis je choisis un champ plat fauché juste à côté de la voiture qui devrait faire l’affaire. A priori il n’y a pas trop de brise en bas, je n’arrive même pas à en déterminer le sens donc je fais au plus probable et je pose sur mes deux pieds.
On finit la journée comme il se doit, au bar de Jarsy !