Mon premier Saint Genis

Mon premier Saint Genis

Hier ça devait le faire. Les crosseux du club y croyaient, les prévisions étaient supérieures à ce qu'on avait pu avoir depuis le début de l'année (en même temps, c'était pas compliqué...). Et qui dit bonnes conditions, dit peuple en l'air ! Donc si je veux éviter le troupeau de crosseux, départ entre 14h et 15h, ça fera moins de stress.

En effet, ça n'a pas manqué, en arrivant par l'autoroute, je vois une meute (entre 30 et 50 ailes) sur Chateau Nardent. Du jamais vu pour moi. Je me gare à l'attérissage de Lumbin et je décide de prendre le funiculaire (parce qu'il faisait beau et que j'avais pas envie de me serrer dans une voiture). En allant vers le funiculaire, une personne s'arréte sur le côté de la route. "Je vous emmène au funi ? Il fait chaud et vous avez un gros sac alors j'ai eu un peu pitié" (pas vraiment dit comme ça sinon ça serait pas politiquement correct, hein ;-)). "Ouais pourquoi pas, ça m'arrange même si c'est juste à 200m".

Départ avec le funiculaire. L'avantage de ce moyen de transport c'est qu'on croise toutes sortes de monde. Dans mon cas ce fut une discussion avec un anglais qui était de passage dans le coin. Je l'accompagne ainsi jusqu'au déco Sud.

Arrivé à destination, on apprend que l'hélico tourne pas loin. Bon, on va attendre un peu et on va en profiter pour prendre le temps de faire la prévol. Après la prévol, je prends des nouvelles des autres en l'air :

  • Bonjour la troupe, c'est comment en l'air ?
  • Ici Lou Bart, c'est merdique jusqu'à 1200m et après, c'est pas mal.

Ca s'annonce plutôt pas mal.

L'hélicoptère partit, décollage et et direction Chateau Nardent. C'est bien, je suis quasiment tout seul sur l'itinéraire. Et l'on se retrouve à 4 sur place, plus agréable pour chercher les thermiques et monter.

Premier plaf à Chateau Nardent, direction le Bec Charvet en longeant la crête. Et là, je vous explique pas ma joie immense lorsque j'ai survolé ce fichu sommet. Vengeance !!! Cette fois, j'ai réussi !! Et toi qui me regarde d'en bas, accueillante plaine du Col du Coq, aujourd'hui je n'irai pas à ta rencontre ! Bref, je la regarde un dernière fois qui me fait les yeux doux (avec ses couleurs herbes et blanches) et je la laisse sans regret, un soupçon de victoire sur le bord des lèvres.

J'arrive sous la Dent de Crolles et je continue le long de la crête, après un petit thermique, je me retrouve à 2200 au dessus des crêtes. Hum, ça s'annonce bien tout ça. C'est relativement calme en l'air et il fait juste la bonne température pour moi. On va continuer un peu, jusqu'au cirque de Saint Meme.

Alors si je me souviens bien, LB a dit qu'il valait mieux tenter le Saint Genis que le Granier. Faisons du gain, il y a un gros cumulus qui va m'y aider. 2800m, je crois que c'est suffisant pour la transition. C'est parti.

En arrivant au dessus du Saint Genis, je vois les autres ailes qui galèrent à remonter en dessous. Moi, j'arrive quasiment sur le sommet sur lequel se trouve un bon thermique qui m’envoie à 2100m. Je vois Franck de dessus (suffisamment rare pour le souligner). C'est pas si difficile que ça le Saint Genis finalement. Allons faire un tour vers le Crêt du Poulet et après on rentre, n'abusons pas.

Finalement, je suis passé sous la crête avant de rentrer. Alors j'espère avoir suffisamment de gain pour passer l'Isère et l'autoroute. Oui, ça passe. Non, ça passe pas. Si. Non. Bon, c'est "greedy". Avec autant d'incertitude, le non l'emporte. Vite un attéro de secours. Il n'y a que des champs labourés sous moi ! On va se trouver une petite route de campagne pas fréquentée et bien orientée face au Nord. Celle là à l'air pas mal du tout. Un peu rock'n roll l'attéro mais ça passe sans casse.

Je plie et une personne s'arrête pour savoir si elle peut m'aider à aller jusqu'à la route. Oui, merci. Il va même m'amener jusqu'à Tencin. D'ici je prends une autre voiture qui devait aller jusqu'au Touvet mais qui finalement m’amènera jusqu'à Lumbin. C'est cool les gens parfois :)

Je retrouve les crosseux au bar autour d'une bière. L'équipe de LB arrive et quelques mecs du GUC, on papote. Un grand nom du cross (que je ne nommerais pas pour pas lui faire de la mauvaise pub) se pose à la table. "Oui, j'ai fait que 300km aujourd’hui". Crâneur, moi j'ai fait 42km aujourd'hui et ça vaut le Mont Blanc pour moi avec mon niveau :D